EN QUETE
Pour / for: récitant.e, mezzo-soprano, saxophone alto et piano / narrator, mezzo-soprano, alto saxophone and piano
Durée / Duration: 10’30
Textes / Texts: Jean-Pierre Rosnay
1e enregistrement / 1st recording: Mai 2012 par Alain Carré (récitant), Amaya Dominguez (mezzo-soprano), Jean-Yves Fourmeau (saxophone alto) et Martin Surot (piano), pour le CD « Souffles », Editions de l’Astronome, France.
May 2012 by Alain Carré (narrator), Amaya Dominguez (mezzo-soprano), Jean-Yves Fourmeau (alto saxophone) and Martin Surot (piano), for the CD « Souffles », Editions de l’Astronome, France.
Création en concert / First performance in concert: Décembre 2022 par l’Odelya Trio (Manon Blanc-Delsalle, mezzo-soprano ; Mari Ángeles Del Valle, saxophone ; Vittoria Quartararo, piano) et Estelle Haussner (récitante), Kunstation Sankt-Peter, Cologne, Allemagne.
December 2022 by Odelya Trio (Manon Blanc-Delsalle, mezzosoprano; Mari Ángeles Del Valle, saxophone; Vittoria Quartararo, piano) and Estelle Haussner (narrator), Kunstation Sankt-Peter, Cologne, Germany.
Dédié à / Dedicated to: Jean-Pierre et Marcelle Rosnay
Editeur / Publisher: Editions Delatour

Jean-Pierre et Marcelle Rosnay au Club des Poètes, Paris, 2000
Jean-Pierre and Marcelle Rosnay at the Club des Poètes, Paris, 2000
« En Quête, pour voix de femme, récitant, saxophone alto et piano, a été composée pour une exposition de photographies de Guy Bompais mettant en scène un personnage solitaire, dont les pensées sont exprimées par des textes de Jean-Pierre Rosnay, tirés de son recueil Fragment et relief.
Le piano ouvre l’œuvre, il est le socle duquel peuvent émerger sons, phonèmes, mots. Le saxophone et la voix de mezzo-soprano s’unissent dans le souffle et adoptent en leur départ une écriture commune. Ce qui les différencie, c’est le mot, qui, à peine proféré, trouve une assise sémantique dans le texte du récitant. Les différents éléments sonores et textuels se lient dans une ascension inéluctable jusqu’à la rupture : « personne n’avait besoin de moi, même pas moi ».
Le deuxième moment est musique pure : il organise un contrepoint à trois voix autour de quelques notes polaires qui n’ont de cesse d’être brodées et soumises à un mouvement giratoire. Quand la parole du récitant revient, contrepoint absolu aux trois voix, celles-ci se délitent, perdent leur force articulatoire en glissandi informels. Le troisième et dernier moment redonne lien et cohérence entre voix et instruments et fournit la clé à cette énigme existentielle : « Qu’il me soit donné jusqu’au bout d’être digne et indifférent à moi-même », énoncé par la voix de mezzo-soprano, forte du verbe retrouvé dans son essence incantatoire.
L’énigme est musicale ; elle s’ordonne dans la confrontation (séculaire) entre musique et verbe, son et sens, pour laquelle la compositrice organise tout un parcours dont la solution se laisse entrevoir : il faut décliner le verbe, certes, mais sans céder à ce dernier et à son autorité naturelle, et lui redonner de la chair, de la présence, de la friabilité et de la magie.
Geneviève Mathon, pour le livret du CD « Il pleut des voix de femmes » (Paraty, 2023)
‘En Quête, for female voice, narrator, alto saxophone and piano, was composed for an exhibition of photographs by Guy Bompais featuring a solitary character, whose thoughts are expressed in texts by Jean-Pierre Rosnay, taken from his collection Fragment et relief.
The piano opens the piece, providing the foundation from which sounds, phonemes and words can arise. The saxophone and the mezzo-soprano voice unite in the breath and assume a common style as they start. What differentiates them is the word, which, as soon as it is uttered, finds a semantic basis in the text of the narrator. The different sound and textual elements are linked in an ineluctable ascent to the breaking point: « nobody needed me, not even me ».
The second moment is sheer music: it organises a three-voice counterpoint around a few key notes constantly woven together and subjected to a gyratory movement. When the narrator’s speech returns, an absolute counterpoint to the three voices, they disintegrate, losing their articulatory force through informal glissandi. The third and final moment reestablishes the link and consistency between voices and instruments and provides the key to this existential enigma: « May I be given to be dignified and indifferent to myself until the end », uttered by the mezzo-soprano voice, strengthened by the word retrieved in its incantatory virtue.
The enigma is a musical one; it is ordered in the (age-old) confrontation between music and lyrics, sound and meaning, for which the composer organises a whole trajectory, whose solution emerges: the word must indeed be used in different ways, but without surrendering to it and its natural authority, and it must be given flesh, presence, fragility and magic.’
Geneviève Mathon, for the booklet of the album « Il pleut des voix de femmes » (Paraty, 2023)
Presse / Press
« … En Quête convoque une voix – celle de la mezzo Amaya Dominguez – un saxophone et un piano qui instillent par petites touches et alliages colorés le mystère et l’inquiétude au coeur du poème de Pierre Rosnay… »
Michèle Tosi, ResMusica, Jan. 2013, à propos du CD « Souffles » (les Editions de l’Astronome, 2012)
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« … Saxophone, piano, les voix, musique des mots, musiques des sons, Sophie Lacaze nous promène habilement dans son univers qu’elle maîtrise à merveille.
… (elle) disperse habilement les notes, une à une qu’elle distille comme pour nous faire ressentir la quintessence des textes (crissements d’insectes, par exemple !) et de belles couleurs sonores. »
Stéphane Sordet, AsaxWeb, Oct. 2015, à propos de la partition de En Quête
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« … ‘En Quête’… The use of the narrator is well handled as the instrumental lines circle around each other. The “spoken canon” between singer and narrator is fascinating, flecked with instrumental pointillism, until they conjoin. »
Colin Clarke, Fanfare magazine, Mar. 2024, about the CD « Il pleut des voix de femmes » (Paraty, 2023)
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